Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Les Canailloux
  • : C'est la vie et les histoires du canif et du fihuahua.
  • Contact

Recherche

J'aime Ces Blogs !

30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 15:41

Chapitre 4 : Le départ de Tom

 

  

Ma journée s'est beaucoup mieux déroulée que je ne l'aurais pensé. Mes copains ont  très bien compris mon histoire, et Juliette en particulier. Ils ne m'ont posé aucune question et nous avons pu jouer comme si de rien n'était. Enfin presque, parce que la tâche noire, profonde et sombre qui s'était ouverte en moi ne pouvait pas s'effacer, ni même s'estomper.

Je fus, tout de même, beaucoup plus attentif en classe et je réussis à obtenir un 15,5/20 à mon évaluation de mathématiques.

Malgré tous les efforts que mes copains faisaient pour paraître décontractés, je les voyais bien me regarder en coin quand je leur tournais le dos, ou toutes les attentions qu'ils me portaient, comme le choix de mon équipe de foot, ou la table, à la cantine.

 

A midi, le vide qui m'envahissait si souvent en ce moment se manifesta de nouveau lorsque la cantinière mit dans mon assiette une part de pizza.

Cela me fit repenser au dîner de la veille, quand mon père avait commandé, chez Arlando, trois pizzas au fromage. Et je ressentis un vertige lorsque je saisis mon yaourt. Faisant mine de rien, j'allai m'asseoir à une table vide où vinrent vite me rejoindre Tom, Baptiste, Antoine, Juliette et Caroline. Ils commencèrent à manger leurs pizzas en rigolant. Voyant que je ne participais pas à la convivialité générale, Juliette me demanda :

 

« Ça va Léo ? Tu es tout pâle.

- Oui, oui, ça va, répondis-je, pas très convaincu, je repensais juste à mon grand-père.

- C'est dur pour toi je suppose.

- Oui, mais bon, ce n'est pas si grave » lui dis-je dans un souffle, en retenant mes larmes.

Remarquant mon embarras, elle me dit :

« Si je peux faire quelque chose pour toi, n'hésite pas Léo. »

Je hochai la tête en signe de remerciement, ne pouvant ouvrir la bouche, une boule nouant ma gorge.

 

Quelques minutes après, nous descendîmes dans la cour pour la fin de la récré du midi.

Comme nous n'avions pas le droit aux ballons le midi, nous commençâmes à jouer à chat. Peu avant la sonnerie, Antoine tomba et dut aller à l'infirmerie, ce qui nous fit arrêter le jeu.

A 13h15, nous rentrâmes en classe. Je ne pensais plus à mon grand-père et encore moins à ma mère. La journée aurait pu être presque parfaite si le directeur n'était pas venu chercher Tom. Pour nous "habituer" à la sixième, la maîtresse nous fit nous lever lorsque le M. Lepiquet entra.

« Levez-vous ! s'écria la maîtresse lorsque le directeur frappa à la porte.

- Asseyez-vous, les enfants. Tom, viens avec moi s'il-te-plaît" dit-il à mon copain.

Tom me jeta un regard perdu puis se leva.

Des murmures parcoururent la classe et la porte se referma derrière le directeur.

"Silence ! s'exclama Mme Dolfe. Allez, on reprend la leçon. »

 

Nous revîmes Tom juste avant la récréation, pendant moins de deux minutes, le temps qu'il vienne chercher ses affaires. Il ne dit pas un mot et repartit aussi vite qu'il était venu. Il avait les yeux rouges et on pouvait voir qu'il avait pleuré, ou, en tous cas, qu'il avait eut envie de pleurer. Pourquoi ? Personne ne le savait.

 

Pendant la récréation de 15h, au lieu de jouer au foot, les copains et moi nous retrouvâmes près du préau, sous le gros marronnier. Nous nous demandions tous pourquoi Tom était parti avant la fin de la journée.

« Vous croyez qu'il est malade ? demanda Baptiste.

- Non, je ne pense pas, répondit Caroline. Sinon, le directeur ne l'aurait pas appelé et il n'aurait pas pleuré.

- Il a pleuré ? interrogea Antoine, qui était revenu de l'infirmerie un peu plus tôt.

- On ne sait pas vraiment, lui expliquai-je. Il avait les yeux rouges quand il est revenu chercher ses affaires, mais on ne connaît pas les faits.

- Qui doit lui apporter les devoirs ? s'exclama Juliette.

- La maîtresse n'a encore désigné personne, répondis-je. Pourquoi ?

- Parce que cette personne pourra lui demander pourquoi il est parti précipitamment.

- Pourquoi n'irions-nous pas tous le voir ? proposa Antoine.

- Non ! s'écria Baptiste. C'est très impoli d'arriver tous en groupe chez lui. Imaginez la tête de sa mère quand elle ouvrira la porte ! Non, il n'y a que la personne qui lui apporte les devoirs qui doit y aller. »

 

Et la cloche sonna.

 

La dernière heure nous sembla durer une éternité et à 16h20, lorsque Mme. Dolfe nous donna les devoirs et qu'elle demanda : « Qui veut apporter les devoirs à Tom ? », tous mes copains levèrent la main en même temps que moi. Je fus finalement désigné, étant celui qui habitait le plus près de chez lui.

 

Je ne voulais pas rentrer chez moi avant de passer chez Tom, de peur de voir ma mère, en train de pleurer dans un fauteuil du salon. Malgré tout, je remontai vite à la maison, écrivis un petit message s'adressant surtout à mon père, et disant ceci :

 

"Je suis allé donner les devoirs à Tom qui est parti avant la récré de l'après-midi. Ne t'inquiète pas, je rentre au plus tard à 18h.

Bisous.

A tout à l'heure.

 

Léo"

 

Bien que mon père ne devait pas rentrer avant cette heure même, je pensais plus à lui qu'à ma mère en écrivant ce message car elle ne s'inquièterait sûrement pas de mon abscence.

Ci-fait, sans faire de bruit pour ne pas la déranger, je repartis.

 

En appuyant sur la sonnette, j'eus un petit haut-le-coeur en pensant à ce que j'allais voir.

Ce fut le père de Tom qui m'ouvrit.

« Oh ! Bonjour Léo ! Tu veux voir Tom ?

- Bonjour Monsieur, répondis-je poliment. Oui, je suis venu lui apporter les devoirs.

- C'est très gentil de ta part. Vas-y, il est dans sa chambre. Tu connais le chemin.

- Merci ! »

 

Je traversai le couloir vers la chambre de Tom. Bertille, sa petite soeur, accourut à ma vue et m'attrapa la jambe droite.

Bertille avait cinq ans. Elle me regardait de ses grands yeux bleu azur, ses cheveux blonds lui tombant en bas des épaules. Sa bouche s'étirait en un large sourire. Il était assez étrange de voir les cheveux clairs de la petite fille, comparés à la noirceur intense de ceux de son frère et de ses parents. Je ne sais pourquoi, mais Bertille m'adorait. A chaque fois que je venais chez Tom, elle me fonçait droit dessus et me serrait dans ses bras.

Après avoir dit bonjour à la fillette, je frappai à la porte de la chambre de Tom.

« C'est ouvert ! marmonna-t-il.

- Heu... Salut Tom, dis-je, en passant la tête dans l'embrasure de la porte. »

Mon copain était allongé sur son lit, une boîte de mouchoir à côté de lui et des mouchoirs sales étalés un peu partout autour de la poubelle.

« Ah ! Salut Léo ! dit-il en s'asseyant sur son lit. Entre.

- Heu... Je te dérange ? demandai-je timidement.

- Non, non, ça va, me répondit-il en reniflant un coup.

- Hum... Je venais te donner les devoirs, expliquai-je, embarrassé, mais je peux repasser à un autre moment si tu veux.

- Non, non, je t'assure que c'est bon » me rassura-t-il.

Je sortis mon agenda et mes cahiers et commençai à raconter à Tom ce qu'il avait manqué.

 

« ... et là, la maîtresse a dit que, de toutes façons, on ne verrait pas ça avant l'année prochaine.

- Oui, enfin, en gros, elle pense que le CM2 ne sert à rien, quoi.

- Non, pas vraiment. Enfin, indirectement peut-être, terminai-je. Heu... Sans vouloir être indiscret, commençai-je, avec les copains, on se demandait pourquoi tu es parti avant la récré tout à l'heure.

- Je savais que tu allais me poser cette question, se lamenta Tom.

- Je suis désolé, m'affolai-je. Si tu ne veux pas répondre, ce n'est pas grave, je comprendrais tout à fait.

- Non, non, s'écria-t-il. Je vais te le dire, parce que toi, tu m'as dit pourquoi tu n'allais pas bien. Mais ne le répète pas aux autres. Je veux leur dire moi-même.

- Promis juré ! » m'exclamai-je.

 

 

A suivre...

 

Fihuahua 

Partager cet article
Repost0

commentaires

O
<br /> J'espère que pour Tom, ce ne sera pas trop triste et que les autres dans la classe vont l'aider. Alors, j'attends la suite... Odile<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> La voici !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> La suite! La suite! Chapitre 5 pas trouvable ce jour, malgré le lien en mail...<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Oui, j'avais commencé à l'écrire, mais je l'ai supprimé par erreur, alors il faudra attendre un peu plus. Désolée ! Mais la suite viendra !! <br /> <br /> <br /> <br />